Un Chapeau

Un Chapeau,
Qu’y mettrions-nous à l’abri ? Qu’y cacherions-nous ?
Une vie, une façon d’être ? Une reconnaissance ? Un trait de caractère ?
Un soleil dans les yeux ?
J’y vois peu…
Des épaules. Voilà ce qu’on y voit, caricaturales, démonstratrices, ambassadrices d’un instant, d’une présence. Fière, forcément, parce-qu’originale.
Des oreilles, un nez, une main portée de trop près à la bouche. A une cigarette, de trop près fumée, à un bouton de chemise, une chaîne, une identité ?
Un port, un port de bras, de chapeau.

Un chapeau de maître, une acceptation antinomique à la Vie. Applicable, dur, surréelle.
Moitié homme, moitié femme. Emprunt d’un tout. Peter Pan, impartageable. Sous le chapeau, sous le crâne, sous l’émoi.
Une main tendue vers l’immesurable. Une clef donnée pour « un » monde, que lui seul peut parcourir, parce-que lui seul en connait les chemins, les raccourcis, les nids de poules.
Ces poules.
« Je ferais d’elle la Reine de sa destinée », écrit-il…
A elle, à elle…
Il pense, il croit, il accroit. Mais se perdrait-il dans les méandres de mon propre aliénage ? Labyrinthe ?
Oui, je crois. Hier, je l’ai vu, oui dis-je, je t’ai vu, comme un étranger, loufoque, un moi sauvage.
Esprit tourmenté observant ce que je suis, ce que je vis, sans que moi-même j’ai la possibilité d’y voir, ni l’envie, parce-que j’y vois trop. Parce-que trop « moi » aux racines. Déracinez-moi.
C’est une emprise exubérante, au-delà de mes moyens. Un non-contrôle que j’accepte, parce-que malgré moi.
Cette force, que tu dis…. En toi, en moi.
Tienne. Eclabousses-moi en.
Affrontes-moi….